Cette rue est tout à fait passionnante car on peut retrouver la nature de son activité artisanale qui se développait du Sud au Nord, et qui explique aisément que ce quartier ait été pendant plusieurs siècles particulièrement peu apprécié.
Au Sud, on tombe sur la boucherie de l'Hôtel-Dieu et la place de l'attache aux boeufs. Il faut rappeler qu'une boucherie de cette époque s'entend d'un lieu où le bétail est amené vivant, tué et vendu sur place. Il s'agit donc autant d'une boucherie que d'un abattoir. La boucherie de l'Hôtel Dieu comportait en 1700 pas moins de 56 boutiques. Le Sud de la rue Grolée était donc quotidiennement encombré de bétails jusqu'à la rue Noire, avec les déjections et les odeurs que l'on peut imaginer. Les bouchers vendaient les abats aux tripiers. On trouve donc des triperies de l'autre côté de l'Hôtel Dieu, rue des Tripiers, mais aussi de ce côté, en particulier rue Maurico. Les bouchers vendaient aussi les peaux aux tanneurs. Une grande partie de la rue Grolée était donc occupée par des tanneurs, qui profitaient de la proximité de la boucherie pour se fournir en peaux, et de la proximité du Rhône pour le lavage des peaux. Cette activité de tanneurs explique que la rue Grolée était à l'époque aussi appelée rue Blancherie.
Cette activité entrainait nécessairement une odeur tout à fait pestilentielle dans le quartier. Ces ateliers de tanneurs devaient être comparables à ceux trouvés dernièrement à Troyes (voir sur le site de l'INRAP http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Ressources-multimedias/Reportages-videos/Derniers-reportages/p-12033-Des-tanneries-medievales-a-Troyes.htm).
On distingue sur la seconde image à droite un grenier ouvert qui permettait le séchage des peaux. Ces greniers ouverts ont quasiment totalement disparus. Nous en trouverons de nombreux dans la boucherie.
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